4.7.06

Repétitionnons !

Une action facile, que me suggère un lecteur, dans la lignée de celle que nous avions lancée en 2005. Chaque citoyen peut saisir le Parlement européen grâce au droit de pétition. Il vous suffit donc de consacrer 30 secondes à remplir le formulaire de pétition, en indiquant :
Titre de votre pétition :

Liberté d'assurance en matière d'assurance maladie en France - concurrence en matière d'assurance maladie

Texte de votre pétition :

Bien que les directives 92/49/CEE et 92/96/CEE du Conseil des 18 juin et 10 novembre 1992 aient été transcrites en droit français et ratifiées par la loi n° 2001-624 du 17 juillet 2001, la France contraint tous les résidents qui travaillent en France à adhérer à certains organismes de droit privé qui bénéficient ainsi d'un monopole contraire à la libre concurrence de l'assurance maladie. En outre, les adhérents ainsi forcés ne peuvent quitter de leur plein gré ces organismes monopolistiques sous peine de sanctions pénales.

Le gouvernement français prétend que ce monopole est conforme à la législation communautaire. Il interprète l'obligation d'assurance comme une obligation d'adhésion auprès d'une liste restreinte d'organismes de droit privé ("caisses primaires d'assurance maladie" ou certaines mutuelles) en excluant par exemple les sociétés d'assurances européennes agréées en France.

L'Etat français, après transposition des directives européennes, preuve de son adhésion aux objectifs de compétitivité des entreprises et au principe de la liberté d'assurance :

- ne respecte pas la liberté de choix du citoyen de s'affilier à un organisme agréé gérant le risque maladie. La France contraint tous les résidents qui travaillent en France à adhérer à certains organismes de droit privé qui bénéficient ainsi d'un monopole, contraire à la libre concurrence édictée sans exception pour la couverture du risque maladie (directive 92/49/CEE).

- ne respecte pas la loi concernant la protection du consommateur, les adhérents ainsi forcés ne pouvant quitter de leur plein gré ces organismes monopolistiques sous peine de sanctions pénales : non respect du principe de droit à dénonciation du contrat (directive 2002/65/CE du 23 septembre 2002).

- porte atteinte à l'égalité des droits en reconnaissant pourtant la qualité des organismes agréés d'un autre état membre de la CEE, pour gérer le risque maladie d'un citoyen français domicilié fiscalement en France et travaillant dans un autre pays membre de la CEE, autorisé à s'affilier en dehors du régime "obligatoire" français d'assurance maladie, et exonéré de CSG/RDS sur ses rémunérations (application de l'ordonnance n° 2001-377 du 2 mai 2001 faisant l'objet de la lettre circulaire n° 2001-091).

- cautionne l'illégalité de ces organismes monopolistiques qui sont dépourvus de légitimité juridique car, bien que relevant du statut des mutuelles, ils ne sont pas enregistrés au Registre National des Mutuelles créé en 2001 : non respect du cadre légal du secteur des assurances non vie qui oblige à agrément et à se soumettre à la commission de contrôle (directive 2002/87/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2002).

- constitue une entrave au Droit concernant les directives européennes qu'il a pourtant transcrites:

  • en entretenant volontairement la confusion entre domaine (régime légal de sécurité sociale) et opérateurs (organismes de droit privé), obligatoire pour l'un et anciennement monopolistiques pour les autres, pour faire dire le droit par les tribunaux français ;

  • en affirmant que ce monopole est conforme à la législation communautaire, se prévalant même d'un "communiqué de la commission européenne" du 27 octobre 2004 (émis par le service de presse de la représentation française) qui soutiendrait ce point de vue.

  • Voir le portail de la Sécurité sociale : http://www.securite-sociale.fr/actu/dossiers/monopolesecu/monopole.htm

    3 commentaires:

    Laure Allibert a dit...

    Merci et bravo à vous pour votre courage ! Les fonctionnaires sont encore très peu nombreux à se lancer dans l'aventure...

    Laure Allibert a dit...

    Moi j'ai essayé (de quitter la sinistre SS), mais je n'ai pas encore échoué (ni réussi, d'ailleurs).

    Laure Allibert a dit...

    Ne mélangez pas assurance et solidarité. Les assurances santé et les mutuelles existent pour couvrir le besoin d'assurance. Quant à la solidarité, elle ne justifiera jamais qu'on me prenne plus de 50% de mon salaire pour ça (toutes cotisations confondues). La première étape est de séparer assurance et solidarité, cette dernière pouvant être couverte par l'impôt (c'est ce que dit Reichman) ou par la bienfaisance privée ou associative (c'est ce que les anarcho-capitalistes préconisent, mais on en est encore loin).

    Sur la sélection du risque : il se trouve que les directives européennes l'interdisent (d'après Reichman, toujours) - et de toute façon une fois que vous avez signé le contrat, vous êtes assuré.